En 2012, 4 résidentes séjournent à HÖFN. Les voici:


14. Quatorzième résidente, durant 1 semaine, du 22 au 29 décembre 2012: Marie Christine Questerbert

Marie Christine Questerbert, qui a collaboré aux Cahiers du Cinema, est auteur-realisatrice.
Actrice principale des films de Luc Moullet: Une Aventure de Billy le kid, Anatomie d un rapport, et dernièrement Chef d' oeuvre,
elle a réalisé des courts-métrages (fictions dans les Alpes du Sud et documentaires dont Cremonini, images reflets pour le CNAP).
Son premier long-métrage, La chambre obscure, a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2000 et nominé pour la Caméra d or.
En 2003, elle tourne à la Villa Arson un moyen-métrage Le Jeu de la Simulation avec Eric Duyckaerts, Audrey Bonnet et Renaud Beccard.
Un simple moment de pause et de réflexion, quelques rendez-vous et trajectoires avec la caméra dans notre ville pour Marie Christine qui
prepare un nouveau projet de long métrage.


Le 10 janvier 2013, Marie Christine Questerber nous transmet son empreinte, un -double- signe de son passage à HÖFN, et Marseille: une image, datée du 23 décembre 2012, puis une autre image, datée du 26 décembre 2012...

files/le23decembre2012.JPG


files/MCQle26decembre2012.JPG




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13. Treizième résidente, durant 3 semaines, du 26 août 2012 au 16 septembre 2012: Imke Plinta.

Imke Plinta, allemande, (et parfaitement francophone) est graphiste.
Durant 12 ans, Ă  Stuttgart, Paris, Milan, Munich, Imke va mener son travail de graphiste;
au départ, dans un vaste champ exploratoire - création(s) dans l'espace: signalétique et scénographie -
puis les deux dernières années (à Munich) à la tête d'une équipe de graphistes comme directrice de projets pour de grosses entreprises;
expérience riche d'enseignement(s) pour elle, mais d'abord fondée sur les aspects financiers (rapport aux clients, vente...)
et le fonctionnement de ces grandes entreprises.
Au bout de deux ans, Imke ressent le désir d'un "retour aux sources".
Il est temps pour elle alors de s'immerger dans le champ de la recherche, des sources de création,
de se permettre une réflexion théorique, philosophique, politique et culturelle...
A l'École d'Art de Zurich, dans l'Institut Design2context, elle retrouve comme enseignant Ruedi Baur
avec qui elle a déjà travaillé dans le passé.
Elle quitte Munich, s'installe à Zurich, et mène à l'Institut un travail académique (Master de Design Culture) qui la conduit naturellement à l'enseignement.
Elle participe à la création de l'Association Civic City.
Entre autres multiples projets conduits par Civic City, une rencontre a lieu entre cette association et la coopérative Hôtel Du Nord,
et les femmes et hommes qui la constituent... Ce sera là l'occasion pour Imke de rencontrer Marseille, et tout spécialement ses Quartiers Nord, dont, dit-elle, elle tombe "amoureuse";
De fait, durant son séjour à HÖFN, Imke, accompagnée de Ruedi Baur, a organisé une formation à la Cité des Arts de la Rue avec la FAI AR,
(une formation dans le cadre de la résidence de Ruedi Baur et Civic City pour les quartiers créatifs de Marseille-Provence 2013 ).
Treize femmes et hommes (géographe, anthropologues, graphistes, architecte, urbaniste, éclairagiste, constructeur, comédien....), suisses et français, ont participé à cette formation, intitulée:

Trois gares pour une utopie de proximité

Durant ces trois semaines, le groupe a analysé la relation des habitants et usagers à ces 3 gares (Saint Antoine, Saint Joseph Le Castellas, Saint Louis Les Aygalades),
afin d'aboutir à des réalisations, qui, présentées dans chacune des ces gares lors des Journées Européennes du Patrimoine (15 et 16 septembre 2012),
ont permis d'ouvrir des lignes d'utopie(S), et des discussions partagées sur le devenir de ces gares.
Au coeur de la réflexion et des projets, ces questions:
- Comment tisser des liens pertinents, utiles, sur ce réseau?
- Comment rendre la mobilité à travers ces lignes ferroviaires bien plus active, et facteur de mieux-vivre?



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12. Douzième résidente, qui n'est pas une nouvelle-venue, puisque elle fut présente à HÖFN, déjà, en fin 2011 (voir 10. dixième résidente):
Margrét Elisabet Ólafsdottir
.

"Magga" revient durant 3 mois cette fois, d'avril à juin 2012, s'attelant plus que jamais à l'écriture de sa thèse, et nous envoie finalement, depuis l'Islande, le 24 septembre 2012...
UN SON.... qui fait écho au texte (toute première "trace"), qui fut écrit par l'artiste Caroline Duchâtelet (voir 1. Première résidente, au bas de cette "page"....)


Grenouilles:



files/grenouilleshofn.wav




2012..................................................................................................................................................................................


11. Onzième résidente, à deux reprises, du 1er janvier 2012 au 21 janvier 2012, puis du 13 février 2012 au 5 mars 2012,
Arianna Cecconi


Arianna Cecconi, italienne, est anthropologue.
Ses enquêtes ethnographiques autour de la peur, en Toscane, puis auprès de la population péruvienne emmigrée à Paris,
vont finalement la conduire au Pérou.
Arianna Cecconi obtient en 2004 une bourse doctorale en Anthropologie (“Fondo Nangeroni”) à l'Université de Milan en co-tutelle avec l’ Ecole des Hautes Etudés en Sciences Sociales (EHESS) à Paris.
Son projet, au fil des rencontres et du vécu, évolue...
Entre 2005 et 2006, Arianna Cecconi va s'intégrer à la vie d' un petit village à 3000 mètres d'altitude des Andes Centrales du Pérou : Contay, mais s'intéressera aussi à un autre village : Chihua.
Se dessine alors une ligne de recherche plus vaste et plus précise à la fois : une étude sur la religion andine, sur les rêves - au centre des relations entre les gens -
sur la mémoire, et sur le processus de réconciliation post-violence dans deux communautés paysannes.
Depuis, Arianna mène des investigations toujours plus ancrées autour de la place du rêve dans des zones géographiques et culturelles diverses;
Par ailleurs, un désir d'exploration plus "libre" , plus seulement universitaire et/ou ethnologique est né en elle... un désir qui a pris deux formes :
- la création d'un projet : « THE DREAM CATCHERS », une recherche expérimentale fondée sur les histoires, les souvenirs, les sentiments et les perceptions véhiculés par les rêves,
des ateliers de rencontre(s) et de création(s) autour, à partir du rêve, imaginés et animés par elle-même et l'artiste performeuse et vidéaste Tuia Cherici.
(blog :link)
- une envie d'ouvrage - un roman(?) - qui s'appuirait sur son savoir, des expériences vécues, sans doute, sûrement, des femmes et des hommes rencontrés,
mais qui autoriserait la fiction, la part de l'imaginaire, et surtout une forme d'écriture ouverte, à trouver, et cette fois détachée du formatage universitaire.


Le 5 mars, jour de son départ, Arianna Cecconi nous transmet son empreinte, un -double- signe de son passage à HÖFN: un texte, un son...

L'écriture est un bruit qu'on peut lire.

Dans l'appartement où j'habitais à Milan, le chauffe-eau était un enfant qui criait à intervalles réguliers de 35 minutes sa mélancolie minuscule.
Il venait de naitre et il était déjà désespéré par sa vie dans les toilettes. Un jour que j'écrivais de l'anthropologie, le bruit du petit enfant s'est mis à coté de la théorie structuraliste et il s'est enfin endormi.
Tous les déplacements de son mobilier par mon voisin du dessus écrasaient ma main droite chaque fois que je cherchais à écrire sur les paradoxes de la révolution maoiste du Sentier Lumineux.
Après, j'ai lu qu'entendre son voisin déplacer les placards dans la nuit est une illusion, considérée comme pathologique.
Quand j'ai déménagé à Paris, les bruits du ravalement de la facade étaient l'excuse parfaite pour ne pas écrire.
Le première année où j'ai habité en Toscane, il y avait un oiseau qui avait appris à imiter le bruit de mon réveil-matin.
Il avait aussi appris le sens de l'humour ou du cynisme et sonnait tous les matins une heure à l'avance. Mais je n'ai jamais écrit sur lui.
J'ai vécu dans les Andes Péruviennes, dans un maison en terre, où les bruits se transformaient chaque nuit en fantômes qui peuplaient mes rêves.
Mes rĂŞves ne font jamais trop de bruit, mais la terre est plus sonore que le silencieux ciment.
L'écriture de l'histoire de Teresa à été accompagnée par la vie acoustique naturelle de HOFN à laquelle j'ai ajouté le bruit d'un PC Asus 2006 duquel je ne me suis pas séparée, pour des raisons banalement fétichistes et trivialement financières.


Arianna



... et puis... la vie acoustique naturelle de HOFN...:


files/lesondarianna.mp3



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