Une collaboration entre HÔTEL DU NORD, ANCRAGES, HÖFN, et l'artiste Irena Übler
... une BELLE collaboration..., qui commence avec l'artiste designer Irena Ăśbler,
ni, à Marseille, ni en France ... et sans aucun lien avec les 2 associations et la coopérative citées...
L'histoire, d'abord, en 2012, de la rencontre entre Irena Ăśbler, austro-allemande, et la ville industrielle de GuimarĂŁes, au Nord du Portugal.
Guimarães est alors Capitale Européenne de la Culture. Irena Übler y créera son projet "Descobrir Guimarães".
Elle décrit ainsi sa démarche: "Descobrir Guimarães" s'est développé dans le cadre d'un projet de recherche qui explore la notion de tourisme créatif à travers le Design Industriel.
Ce projet propose une étude adaptée à toute petite ou moyenne ville, s'appuyant sur le Design Industriel comme un outil de transformation des structures urbaines traditionnelles, de valorisation du Patrimoine,
permettant d'analyser et créer des liens entre culture, art et paysage.
Au fil de ses déambulations dans la ville, de ses recherches à son propos, des rencontres, Irena Übler apprend à connaître de plus en plus intimement Guimarães,
multiplie les points de vue, suit des chemins improbables, bien au-delà d'une approche touristique, apprend l'Histoire de la ville et écoute des myriades d'histoires à son sujet.
Cela lui permettra de définir des itinéraires, (une carte mise à disposition des visiteurs à Guimarães en 2012 sera spécialement éditée) mais il lui faudra aussi les marquer..
Irena Übler, au Portugal, ne peut ignorer dans ce pays, dès le XVIIIème siècle, la place décorative, significative et signifiante des azulejos,
sur des façades, ou à l'intérieur de bâtiments prestigieux ou non, religieux ou profanes.
Elle s'appuiera sur cette tradition pour définir sa propre signalétique et créera ainsi,
en collaboration avec entreprises et artisans locaux, toute une série d' azulejos contemporains,
de carreaux dont le dessin, la forme, le relief, les matériaux seront autant d'indices quant à la spécificité des territoires qu'ils marqueront,
(porteurs d'Histoire, de vie culturelle et artistique, de passé industriel révolu, de patrimoine oublié, d'espaces verts délicieux et méconnus...)
Déjà durant l'année 2012, secrètement, quelques-uns de ces carreaux vont quitter leur lieu d'éclosion, Guimarães.
Il en reste BEAUCOUP, après que la ville qui a provoqué leur naissance en ait été parsemée largement, mais toujours dans le souci de leur signification dans une aire donnée...
... et ces carreaux, dans leur design et matériaux imaginés à Guimarães, ont une portée qui dépasse cette seule ville...
Ils vont apparaître petit à petit en Europe, en Russie, au Brésil, aux USA, en Amérique du Sud, au Vietnam...
au fil des voyages d' Irena Übler, de ses rencontres, de partenariats et d'amitiés, au gré des voyages des uns et des autres...
Son premier geste de ce type, spontané, eut lieu à ... LA FRICHE DE LA BELLE DE MAI, en juin 2012...
On trouve toujours l'azulejo en question (au coin de l'esplanade extérieure du restaurant les grandes tables quand l'on regarde en contrebas le terrain de skate).
En cette année 2013 où Marseille était à son tour Capitale Européenne de la Culture, Irena Übler a croisé HÔTEL DU NORD
Rien d'étonnant à cela tant sa propre démarche d'artiste est proche des fondements et de l'expérience, toujours en mouvement, de la coopérative.
Nathalie Cazals, qui en est la coordinatrice, propose une rencontre entre Dominique Poulain, coordinatrice de notre association HĂ–FN, et Irena Ăśbler en mai 2013.
Lors de cette première entrevue, Dominique Poulain prendra connaissance du projet "Descobrir Guimarães", mais aussi de son extension géographique,
propulsée par une petite phrase galvanisante au coeur de la démarche d' Irena Übler: BETTER NOT STOP MOVING (!)
Irena Übler conprendra mieux les buts, aspirations et actions de la coopérative HÔTEL DU NORD,
et à ce moment déjà nait l'idée d'un lien comme évident entre le "marquage" d'un territoire donné, porteur d'Histoire et d'histoireS,au travers d'azulejos contemporains eux-mêmes riches de sens,
ET les jeux de pistes patrimoniales qu' 'HÖTEL du Nord trace inlassablement au fil de ses balades; plus, un territoire bien précis semble s'imposer aussitôt:
en anglais "tile", le terme qu' Irena utilise pour parler de ses éléments de signalétique, signifie aussi bien: carreau, que tommette, que... tuile...
Dominique Poulain, coordinatrice de HÖFN d'une part, fomente, suit et photographie nombre de balades au sein d' HÔTEL DU NORD en tant que sociétaire de la coopérative d'autre part.
Parmi les nombreuses balades patrimoniales qui furent proposées par HÔTEL DU NORD dans la programmation MARSEILLE-PROVENCE 2013,
que Dominique connait bien pour les avoir suivies, photographiées et/ ou avoir collaboré à leur "fabrication"
l'une d'elle est axée sur l'histoire industrielle des Tuileries: L’USINE DES FRERES MARTIN, UNE TUILERIE FABRIQUE DE L’URBAIN,
dont le quartier de Saint André (16ème arrondissement de Marseille) garde de nombreuses traces.
C'est l'association ANCRAGES (aussi sociétaire contributeur d'HÔTEL DU NORD, tout comme HÖFN), au travers de Samia Chabani (déléguée générale d' ANCRAGES)
qui a développé cette balade qui retrace l'essor extraordinaire de la Tuilerie des frères Martin (qui subsistera de 1830 à 1979), qui a rythmé la vie du quartier, forgé son urbanisme,
impulsé plusieurs vagues d'immigration, italienne, espagnole, arménienne, algérienne, kabyle, sénégalaise...
Cheminant dans le quartier de Saint André, guidés par Samia Chabani, on peut voir encore l'École des Soeurs, rue Jean labro,
qui fut financée (comme l'Église de St André) par la famille Martin, prolixe en œuvres caritatives, la bastide de la Famille Martin,
la maison du contremaître, mais aussi de minuscules impasses (l'impasse Rey, par exemple) qui nous confrontent à l'habitat auto-construit d'anciens ouvriers des tuileries;
(femme et belle fille d'anciens ouvriers des tuileries y vivent encore aujourd'hui).
Ce jour-là même (le 20 mai 2013), Dominique Poulain invite Irena Übler à une première petite exploration/repérage de Saint André et ses environs....
Puis Irena Úbler quitte Marseille (elle parle aujourd'hui portugais, et vit... au Portugal!), non sans avoir laissé à Dominique l'un de ses azulejos,
particulièrement bien adapté au territoire quelles viennent d'arpenter ensemble,
dans l'idée qu' HÔTEL DU NORD, ANCRAGES peut-être, HÔFN sûrement, se saisissent de cette "offrande" pour l'inclure quelque part sur le territoire de Saint André...
L' idée fait son chemin, de part et d'autre... HÖFN contacte ANCRAGES, qui accueille avec intérêt l'idée d'une collaboration artistique, patrimoniale et culturelle avec l'artiste Irena Ûbler ...
Des courriers continuent de s'échanger entre Irena Úbler et Dominique Poulain.
Irena annonce son arrivée à Marseille en décembre 2013, l'occasion pour elle d'une présentation de son projet "Descobrir Guimarães"
de l'extension et des développements du projet à travers le monde,
et de son livre " BETTER NOT STOP MOVING", le 12 Décembre 2013, à l' Atelier 72 ( 8 rue vian , 13006 Marseille).
Dés lors, il s'agira pour HÖFN d'intégrer Irena Ûbler à une balade programmée par ANCRAGES à Saint André durant son séjour à Marseille... relativement court!
Deux dates justement se présentent: la balade L’USINE DES FRERES MARTIN, UNE TUILERIE FABRIQUE DE L’URBAIN, portée par ANCRAGES,
et programmée par les ARCHIVES DÉPARTEMENTALES des BOUCHES DU RHÔNE dans le cadre de l'exposition Marseille, rivages et produits du monde,
est proposée au public les 11 et 14 décembre. Las! Irena, toute à la préparation de sa présentation de projet à l' Atelier 72, ne peut s'y joindre le 11 décembre.
En revanche, Dominique la suit (une fois de plus!), et la photographie, ciblant particulièrement des bâtiments, rues, lieux, personnes significatives de l'Histoire de la Tuilerie des Frères MARTIN,
offrant des lieux de pose d'azulejos pertinents, visibles, accessibles, qu'elle enverra Ă Irena.
Ici ce petit périple illustré:
...
Un rendez-vous riche d'enseignements et informations mutuelles a lieu le 13 décembre entre Samia Chabani ,
(déléguée générale d' ANCRAGES, et créatrice de la balade L’USINE DES FRERES MARTIN, UNE TUILERIE FABRIQUE DE L’URBAIN ),
Irena Übler et Dominique Poulain à au siège de l'association ANCRAGES.
Il permettra d'organiser au mieux la balade prévue le lendemain,
et d'imaginer comment lier au cours d'une même marche la mémoire de l'histoire des tuileries du bassin de Séon (qui comprend les territoires de Saint Henri, l'Estaque et Saint André),
et le geste artistique et patrimonial d'Irena Ăśbler, qui prit forme Ă GuimarĂŁes, continue son chemin Ă travers le monde, en passant par Marseille
... et le petit noyau "villageois" de Saint André, (dans le 16ème arrondissement)...
Une démarche qui fut décrite le 14 décembre 2013 devant une quarantaine de participants à la balade L’USINE DES FRERES MARTIN, UNE TUILERIE FABRIQUE DE L’URBAIN,
en compagnie de l'artiste, et qui se clôtura par la pose d'un azulejo au pied d'un tronçon de cheminée de tuilerie,
vestige miraculeusement conservé, aujourd'hui intégré au petit lotissement Les Tuileries.
Un peu plus tard, avant de quitter tout Ă fait Marseille, Irena Ăśbler refit ce parcours, seule,
et choisit et "marqua" sciemment encore quelques autres lieux précis au fil de cette marche,
qui, espérons-le, porteront ces signes longtemps,
suffisamment pour réveiller la curiosité, les questions et la mémoire des promeneurs de passage, et des habitants et travailleurs de ces quartiers...
Le 14 décembre 2013... en images...
L'église de Saint-André Sur la place, les marcheurs se réunissent autour de Samia Chabani
Présentation d'anciens plans du cadastre du quartier Les marcheurs arrivés Traverse Rey découvrent les anciens habitats ouvriers
Les traces encore lisibles des latrines, lavoir et réservoir d'eau Incarnation, femme d'ancien ouvrier espagnol de la tuilerie,
communs Ă tous, ouvriers italiens, espagnols (...) autrefois toujours locataire des lieux aujourd'hui
L'entrée de l'un des petits cabanons de la traverse, Quelques mètres plus loin, le mur qui longe la rue nous "raconte" lui aussi l'ère des Tuileries...
construits par les premiers ouvriers piémontais
Le cimetière du "village" de Saint André. A gauche, l'artiste Irena Übler, à droite sa cousine Carina qui joua parfaitement son rôle d'interprète
Au fond, on aperçoit le haut de ce qui fut la demeure de la famille Martin
Au dessus de ce mur qui longe la rue, "marqué" plus tard par Irena Übler, L'ÉMILIENNE", aujourd'hui rachetée et occupée par un bureau d'expert-comptables.
un autre point de vue sur 'L'ÉMILIENNE de la famille Martin Le propriétaire ouvre régulièrement les portes de sa propriété à Samia Chabani.
Comme dans beaucoup de bastides marseillaises, la riche famille Martin avait fait appel au savoir-faire des "rocailleurs" italiens ici et là dans la propriété...
Les fastes de la demeure s'étalent à l'extérieur, jusqu'à reproduire sur un pan de façade ce qui pourrait ressembler au château du marquis de Foresta...
Dans le fond du jardin de la propriété, laissé à l'abandon, quelques vieilles tuiles. A la sortie de la Maison de Maître, de l'autre côté de la rue, juste en face,
ce qui était très probablement la maison du contremaître.
Archive retrouvée, tendant à valoriser un type de construction et de matériaux. Plus loin dans la marche, le long d'une rue très étroite,
La demeure du contremaître était-elle AUSSI une forme de "publicité"? les murs faits d'amas de tuiles et briques "récupérées"...
Au fond de cette cour, la porte coulissante de l'ancienne laiterie, La marche aboutit sur sa fin au "Chemin du Littoral",
appendice d'une grande ferme locale, qui alimentait en lait les ouvriers des tuileries et l' Hôpital qui nous rappelle le lien étroit entre les Tuileries et les voies maritimes
Les colonnes encore visibles de ce qui fut l'entrée majestueuse de la Tuilerie Martin Frères Rejoignant bientôt le lotissement "Les Tuileries" (au fond à droite)
sur le Chemion du Littoral , à proximité de la mer le long d'une décharge "sauvage"...
... décharge dans laquelle, immanquablement, on retrouve des débris de tuiles, dont certaines fort anciennes...
Photo de droite:
Samia Chabani (Association ANCRAGES) et Irena Übler présentent le travail de l'artiste dans le contexte de la balade (dont c'est le point final) devant le vestige d'une cheminée de tuilerie à l'orée du lotissement "Les Tuileries".
Préparation de la pose de l' "azulejo" au pied de la cheminée, sur un petit muret qui la borde.
L'artiste, la cheminée, l' "azulejo". L'"azulejo" choisi par Irena Übler dans ce contexte précis
Ici, un document initié par Irena Ûbler relatant cette aventure: files/documentirenaubler.pdf
... et tous les liens qui vous permettront de suivre son travail : son site, Descobrir Guimarães , et la carte de la signalétique d'Irena Übler à travers le monde